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Black Dog Enters the Café

I’m sitting in my favorite café in my colonial Mexican city. I think of it as a very small Paris. I am going over the Spanish translation of my first novel Playing for Pancho Villa. I must have started this project a year or more ago. My wonderful translators, a Mexican poet and a French professor of French, have long since finished the translation—an enormous job. And then I have to come after them, checking each word for its fullest correct equivalent. I am on my last two chapters out of thirty-two. I am hoping the huge Spanish speaking world will read this novel more than English readers have. Its plot and general flavor may seem less foreign to them.

The dog, a bitch, tail wagging and delighted to see us all, a sort of Labrador mutt—I have since learned her name is Chia—comes through the always open door. She goes to everyone in the big room, mostly university students working at things and drinking tea. Several young women are hanging an exhibition of photographs and calling out adjustments across the room. A small film crew comes in and sets up in the middle of the gentle chaos. A young woman sits across from me, brushing on makeup. What? To make her more pale, remove any blemishes? Perhaps they are making a one-day movie. It is the end of the annual Guanajuato International Film Festival, and little groups of young filmmakers are competing to win in that category.

Everyone—including myself—reaches down to Chia, who I now realize is attached to a familiar young painter family and their two children, several months and two-or-so years old. Chia obits around this attractive young family. What strikes me is how each of us in the room wants the same thing: contact with this happy, tail-wagging ambassador. And then, after a half an hour or so, everyone except for the one-day filmmakers leaves, including Chia and her family. And I am left to listening to “Belle Nuit, Ô Nuit D’amour,” Les Contes D’Hoffmann by Jacques Offenbach and to continue with the translation Playing for Pancho Villa. When I finish, we will sit down together, the three of us, the translators and me, and we will decide on the final changes and adjustments in another quieter café.

L’achèvement de Moi et Mon Chien

(My first attempt at translating one of my short pieces into French, as a language learning exercise, with much help from my tutor, whose name I will not mention—to protect him from scandal if the translation is just too horrible, to the extent that it would make French cows fall over dead.)

 

Quand mon chien est mort—combien d’histoires commencent comme ça?—j’ai renouncé à essayer de trouver des nouvelles façons de vendre mon roman. Je pleurais par vagues, tandis que je creusais le trou, un endroit où un oranger avait vécu pour autant d’années que mes fils. J’enveloppai le vieux dans ma veste Harris préférée et je le glissai dans sa tombe.

J’ai pensé que j’aurais appris quelque chose de lui sur la mort, mais c’est plus difficile en n’étant pas le chien qui meurt. Je caressais sa tête et je lui disais, combien il me manquerait. Je tenais sa tête au moment où le vétérinaire s’est approché par derrière, en le touchant sur son épaule vers le haut, cherchant la place pour l’aiguille. Les yeux de mon ami étaient chaleureux et pleins de confiance, même lorsque l’aiguille entrait, et pendant encore quelques secondes après.

Son regard se reposa sur moi, même s’il m’avait déjà quitté.

L’homme qui est assis en face de moi, mon partenaire d’écriture, est en train de bricoler avec les sons que son téléphon peut faire, quand des appels et messages arrivent. Mon défunt ami ne m’appelle pas. Ni ma mère ou mon père le font. C’est l’âge et pas l’aiguille qui les a interrompus. Mais je peux voir l’avantage de la chose pointue. Ton amour te caresse le front avec une main qui n’est plus jeune, mais encore chaude et lisse, comme quand elle avait 34 ans.

“Es-tu prêt?” demande-t-elle.

“Non,” dis’je, avec un gémissement gâté et irrité, à la pensée d’être éteint pour toujours.

Ses yeux sont humides. J’ai accéleré ma respiration, j’ai durçi mon ventre pour l’effort qui venait.

“Es-tu sûr que c’est ce que tu veux?” dit-elle.

“Non,” lui dis-je avec, le meme ton désagréable. “C’est une decision impossible.”

Je sanglotai une fois, ensuite j’essayai de sourire. Je l’aime et la vie aussi. Je suis trop intelligent pour ne pas savoir ce qui va se passer.

“Alors, restes, si tu veux,” dit-elle.

“Combien de temps?” je demande.

“Tant que tu veux.”

Son sourire est chaleureux, ses yeux bruns, aussi profonds que ceux de mon chien.

“Quelques jours, une semaine tout au plus. L’aiguille marquera le moment,” dis-je.

Elle me regarde.

“Les deux aiguilles marqueront,” dis-je.

Nous avons toujours eu nos blagues. Un ami médecin a apporté l’aiguille et la potion fatale. Il s’approchera par derrière, en me touchant sur mon épaule supérieure. Je n’ai qu’à donner le signal.

Nous avons déjà deux fois atteint ce point. J’ai chaque fois choisi le sursis, incapable de tout quitter, d’entrer dans l’oblitération.

Mon vieil ami remuait la queue et il m’a fait confiance, sachant peut-être ce qui se passait, peut-être pas. Il ne pouvait pas me dire comment faire. Si l’acceptation est une sorte d’intelligence, je ne l’ai pas. Je pense que c’est Karl Gustav Jung qui a dit que l’inconscient ne peut pas imaginer sa propre extinction. Il a peut-être eu raison pour mon chien. Peut-être que c’est une bonne raison pour attendre jusqu’à ce que l’inconscient—la mer dont nous venons—se soit glissé plus près. Ou que nous soyons descendus vers lui.

Comme je l’écrivais: Peut-être que c’est une bonne raison pour attendre, mon amour aux yeux bruns, elle que j’ai déjà mencionnée, apparut sur les marches du deuxième étage de ce café deglingué où nous écrivons—chose qu’elle n’a jamais faite dans les dix années dans lesquelles j’ai rèncontré mon partenaire d’écriture, à qui je vais lire prochainement ce freewrite, selon notre coutume.

Je suis quelqu’un qui croit—plus ou moins—en la synchronicité, la théorie que les choses se passent en coordination les unes avec les autres, c’est à dire, pas tout à fait par hasard.

“J’ai besoin d’argent,” dit-elle.

Je sortis mon porte-monnaie.

“Je n’ai pas beaucoup,” dis-je, en observant qu’il se pouvait en fait qu’aucun de nous n’ait assez.

“J’ai juste besoin d’assez d’argent pour Donna,” dit-elle.

Donna es notre personal trainer. Nous disons chaque fois ces mots-là avec ironie, conscients de leur sonorité prétentieuse. Au lieu de rétrécir et nous ratatiner, mon amour et moi nous avons décidé de nous remuscler et pratiquer l’équilibre.

“Et pour le gymnase,” dit-elle. “Trente pesos.”

Je lui passai mon argent. Mon partenaire d’écriture tend la main, il veut sa part. L’ambiance a changé. L’océan s’est éloigné. Il ne faut plus pleurer mon chien imaginaire—au moins pas maintenant. Il est parti au trot par le champ de mes pensées d’automne. Et je suis assez heureux s’il ne revient pas tout de suite. Mon amour marche vers la salle de gym, un endroit aussi branlant que le café ou j’écris. Je suis encore la, tout seul.

Pas encore prêt.